15 novembre 2011. La météo est printanière. Seul, je marche le long de la Maine, à proximité du CHU d’Angers. J’ai emporté quelques affaires pour deux jours : le service neurologique m’attend vers 16 heures.
En ce début d’après-midi, j’ai le temps ; le temps de ruminer les épisodes inquiétants de ces derniers jours. Je suis déjà si fatigué. Avisant une butte d’herbe qui domine la rivière, je m’y repose, essaie de ne pas m’endormir. J’appelle ma femme. On se réconforte comme on peut. Se soulager de quoi ? Je ne sais quoi lui dire, si ce n’est cette peur qui me tenaille au ventre… 15 heures 30. Je me présente à l’accueil. L’angoisse grandit. Dans l’ascenseur, j’appuie sur le bouton “ Neurologie” Les portes du second étage s’ouvrent. Une infirmière m’invite à patienter au fond du couloir. J’ai déjà le regard vide : « Pourquoi en suis-je arrivé là ?» Dès lors, ce que je vais vivre m’entrainera dans un tourbillon tragique et sans fin. Je souffre d’un syndrome cérébelleux, d’une nécrose du cervelet.